mardi 25 janvier 2011

MOMIX : pélerinage des amateurs du spectacle jeune public!


 C'est qu'il s'en passe des choses dans le Haut-Rhin! Que les habitants s'apprêtent à un déferlement culturel sans précédent : c'est la 20e édition du festival MOMIX à Kingersheim. Durant 2 semaines, les compagnies et les spectacles se succéderont de salles en espaces à Kingersheim. mais prendront aussi l'air dans les alentours de la ville. Un hommage à rendre pour cette initiative du CREA (scène conventionnée jeune public, sîouplaît!) qui réunit dans une énergie commune des bénévoles, des artistes, des animateurs, des enfants, des ados, des parents, autour de projets culturels tout au long de l'année. Mention spéciale pour la radio Momix qui permet aux fieffés parisiens, comme moi, de suivre l'actualité du festival et mention originale pour la présence d'ateliers pour les ados, cette année autour de la photographie!

On ne voudrait pas rater : 
  • L'Ogrelet, Le Magnifique Théâtre / Suisse
  • Semianyki, Teatr Licedei / Russie
  • Eric n'est pas beau, Théâtre du Gros Mécano, compagnie Les Anges Nus / Québec-France
  • 2084 un futur plein d'avenir, compagnie Flash Marionnettes / France
  • Oh boy!, Théâtre du Phare / France
Mais parce qu'il y en a encore beaucoup d'autres, la programmation à feuilleter :


Le blog du festival, c'est ici : MOMIX

Vous y allez? Vous y êtes allés?

vendredi 21 janvier 2011

Revisiter la tragédie par le texte

A la recherche d'un texte idéal pour aborder la tragédie, je suis tombée sur l'excellent :

Les enfants de Médée de Suzanne Osten et Per Lysander, éd. Théâtrale Jeunesse


Avec 5 personnages (Médée, Jason, la Nourrice, Petite Médée, Petit Jason)  la fable se tisse sur un espace scénique définit avec précision au début du livre : une première partie du plateau figure la chambre des enfants, la seconde un décor antique (colonnes par exemple) dédié aux parents. 
C'est cette configuration qui m'a le plus plu, ce passage d'univers actuel/antique, adulte/enfant avec la Nourrice comme élément liant. 
On y retrouve aussi le chœur antique, avec sa véritable fonction et définition (contrairement à la choralité plus souvent utilisée comme je l'expliquais dans un précédent billet). Le mythe est bien transmis, mais le tour de force réside dans son actualisation par une situation connue de plus en plus fréquemment : la séparation des parents. La tragédie est vécue par les parents, avec les accents tragiques que l'on connaît chez Euripide, puis mimée par les enfants à l'aide des jouets qui peuplent leur univers, avec leur langage à eux.
Les auteurs ne plongent pas dans la traduction/transmission niaise, ils dépassent l'évocation du mythe tragique pour l'appliquer aux tragédies quotidiennes : la violence d'une mère, les disputes des parents, la culpabilité éprouvée par les enfants...

A lire dès 5 ans, à jouer pour un public de 5 ans à 13 ans.

mardi 11 janvier 2011

De l’Anti-Mites dans l’armoire à Mythes !

Mite : Petit papillon blanchâtre de la famille des teignes dont les larves rongent les étoffes et les fourrures. (Petit Robert)

Mythe :
Récit fabuleux, souvent d’origine populaire, qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects de la condition humaine. (Le Petit Robert)

Rangés dans l’armoire, les mythes sont menacés de sévères grignotages sur leurs belles étoffes de splendeur. Une pulvérisation d'anti-mites était donc nécessaire !

Des bienfaits actifs du mythe sur le corps :

Le mythe a des effets rajeunissant sur le corps car il nous rappelle combien le monde est ancestral et combien sa création fut longue et lointaine. On se sent alors comme un rossignol pimpant du XXIe siècle!
D'autre part, le mythe peut faire subir d'importants changements corporels, bien plus impressionnants qu'une mutation d'Hulk ou Spiderman! Musculature surdéveloppée pour Hercule, apparition de deux autres têtes à l'image de Cerbère, anthropomorphisme de tout poil... Un bonheur au quotidien, le mythe vous rendra exceptionnel le matin au réveil!



Des bienfaits du mythe sur l’esprit :

Le mythe, parce qu'il se présente comme explicatif d'une pratique sociale particulière, est une source de partage de différents vécus. A un âge qui peut être critique pour la transmission d'un adulte vers un jeune; le mythe permet d'aborder des thèmes fondateurs de manière détournée sans placer un jeune dans une position de simple récepteur d'une morale ou d'une vision sociale souvent mal vécue. 
Le mythe développe un autre imaginaire, rafraichissant l'esprit peuplé de nouveaux héros/héroïnes de dessins d'animations : quels Totally Spies, Bob l'éponge, et autres Simpsons pourraient gagner un combat contre un Persée, un Oreste, une Médée?

Des bienfaits du mythe dans le travail théâtral :

Si les références sont allées majoritairement aux classiques de la mythologie, il existe de nombreuses pièces contemporaines faisant appel aux ressources mythologiques. Dans le cadre d'un atelier théâtral on peut donc se pencher sur la pièce Incendies de W. Mouawad dont des échos à Oedipe, Antigone, Rémus et Romulus sont à trouver. L'actualité de la pièce porte particulièrement le sujet et peut être un bon point de départ pour aborder le mythe sans l'aspect "mité" qu'il détient parfois auprès des jeunes.
Bien d'autres auteurs contemporains seraient à citer dans le cadre d'un travail théâtral sur le mythe, vos propositions sont les bienvenues!
D'autre part, l'interêt du mythe dans la pratique théâtrale se reflète aussi par l'intégration au programme du baccalauréat théâtre de l'Agamemnon d'Eschyle, et l'on n'en n'est pas mécontent!

Enfin, pour clore ce billet tout simplement mythique, une référence pour approfondir le sujet : le numéro 114 de la revue Lecture Jeune consacré à la Tragédie (avec un dossier sur Koffi Kwahulé, sur le mythe de Médée et plein d'autres pépites!) : cliquez ici

Le mot de la fin : fi de délicatesse, contre les ravages des mites usons de splendides étoffes théâtrales pour sortir les mythes de l’armoire à classiques !


samedi 1 janvier 2011

Un nouvel O.T.M. :

De la danse pour ce nouvel Objet Théâtral Mirobolant avec Philippe Découflé.




Pourquoi cette vidéo? Parce que, dans cette séquence, la partie inférieure du corps n'est pas en mouvement perpétuel. En opposition à cette image du danseur-cabri, ici, pas de portés, de sauts, de prises de l'espace scénique par des déplacements. A les voir se donner des coups, les amortir, les prévenir, on a presque l'impression d'assister à l'emboîtement d'un jeu Tetris dans lequel chaque geste doit venir s'imbriquer avec la soudaineté et la nécessité de l'inclure au plus vite dans un ensemble mouvant.